Source : Magazine figurine n° 21
Crédit : Jean Pierre DUTHILLEUL (photos de l'auteur)
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Le texte original sera en normal, mes compléments en italique.

 

Le matériel


La réalisation d'une figurine part soit d'une création totale soit d'une pièce du commerce.

Le poste de travail Idéal : bien éclairé, bien agencé,tous les outils ou pièces à portée de la main, tandis que la documentation n'est pas loin. S'il n'est pasévident de pouvoir bénéficier d'un "laboratoire" aussi bien étudié, le minimum est de disposer d'un endroit bien à soi, qu'il n'est pas nécessaire de ranger à la fin du travail.



Couteaux et cutters
La marque X-Acto se taille le plus souvent la part du lion dans cette spécialité des couteaux de modélistes. Une foule de lames interchangeables existe mais la plus utilisée sera la forme pointue triangulaire (n' 11 pour les spécialistes). Une lame à bout arrondi est aussi nécessaire. Ces lames existent dans deux tailles, intéressantes toutes deux et se montant sur des manches adaptés. Un cutter à lame sécable est aussi recommandé (découpes de carte plastique, etc.). Enfin, une lame scie vous aidera également à découper les carottes " ornant » les pièces en résine et se montera selon les tailles dans l'un ou l'autre des manches XActo.

Assortiment de couteaux et cutters. Les manches descouteaux (type X Acto peuvent recevoir toutes sortes de lames, y compris des scies, adaptées aux usages les plus divers



Limes et abrasifs
L'assortiment est, là aussi sans limite mais il vous faudra impérativement deux limes aiguilles (de grain différent) ainsi que des limes plus grosses de section carrée, plate, ovale et triangulaire. Le plomb a tendance à " cirer " (boucher) la micro denture des limes, mais leur efficacité n'en est que peu affectée. Du papier de verre de grains différents mais allant jusqu'au 1000 (employé mouillé, comme pour les carrosseries de voiture) ainsi que de la laine d'acier du grain le plus fin (000 ou qualité ébénisterie), vous aideront à peaufiner la surface des pièces, sans jamais toutefois aller jusqu'à appauvrir le détail de la gravure.

Les figurines en résine sont généralement affublées de "carottes" de moulage plus ou moins conséquentes et qu'il faudra éliminer soigneusement (scie et lime) avant l'assemblage, sans endommager la sculpture.


La mini-perceuse
Voici un matériel dont on se passe volontiers avant de le connaître et pourtant... Un tenon à poser dans un pied? Un trou s'annonce nécessaire dans ledit pied et dans le socle qui va le supporter? Sans perceuse, cela peut être fastidieux. Une grande surface doit être polie? Une brossette en laiton montée sur une mini-perceuse s'avère très efficace. Un détail est encrassé de plomb? Une fraise sphérique ira le traquer sans douleur ni transpiration excessive. Bref, la miniperceuse est mise à contribution sans arrêt et, avec, un peu d'expérience, elle rend des services inappréciables. Choisissez-la de préférence munie d'une commande-au pied, et d'un flexible, c'est la combinaison la plus pratique, quoiqu'un peu onéreuse.

Le masticage
Votre figurine a maintenant ses pièces parfaitement ébarbées et polies, de petits trous ou même des manques plus importants peuvent alors appa- : ils sont dûs à une coulée défectueuse et doivent être corrigés. Il existe pour cela des pâtes époxy à deux composants dont la propriété consiste, après mélange, à durcir parfaitement, les rendant ainsi aptes à être coupées, percées et poncées. Le plus prisé de ces mastics s'appelle le Milliput et existe en diverses couleurs et qualités dont la blanche est la plus fine. La Kneadatite (Duro aux USA) est aussi très prisée par les créateurs, elle demeure plus souple après séchage mais se ponce moins. Les pâtes Rubson peuvent aussi rendre les mêmes services, mais elles sont plus molles.

Différentes sortes de mastic de rebouchage ou de sculpture : Milliput, le plus courant et dans deux variantes, A + B, Duro, ces derniers produits, trèsl utilisés par les créateurs, étant relativement difficiles à se procurer en France.


L'assemblage et les colles
Nos anciens utilisaient exclusivement le fer à souder pour assembler leurs figurines. Plusieurs raisons à cela et tout d'abord la rusticité des pièces qui n'exigeaient pas la finesse d'assemblage requise par les sujets modernes, dont la délicatesse s'accommoderait mal d'une telle artillerie lourde. Certaines pièces de grande échelle (un cheval en 90 mm par exemple) peuvent cependant demander un assemblage faisant appel à la soudure, quand leur poids excède la norme. Un fer à souder assez puissant et avec une panne plate et fine est alors requis, en sachant bien qu'un travail de polissage voir de remodelage s'ensuivra sur le cordon ainsi obtenu. Les colles quant à elles, ont fait d'énormes progrès ces dernières décennies et sont principalement de deux types.

A chaque type de matériau (plomb, résine, plastique) correspond une colle spécifique

Les cyanoacrylates : Réservées aux collages fins, ces colles existent en deux qualités : liquide, collant les pièces par capillarité et de manière instantanée (attention les doigts!) et en gel, permettant un minimum d'ajustage et donc des surfaces de contact minimes (comme un plumet collé à la verticale). La colle cyano est indispensable pour les assemblages de pièces en résine.

Les colles à deux composants : Elles existent aussi en deux qualités. La première prenant environ en trois minutes, permet l'ajustage et ne demande pas que les pièces soient maintenues trop longtemps, la seconde prenant en quatre à six heures et n'étant employée qu'à condition de pouvoir lâcher les pièces assemblées (on peut être patient mais tout de même....). Cette dernière est la plus solide des colles, elle sera employée pour les montages lourds (assemblage de chevaux 90 mm, implantation des figurines dans leur décor etc.) et chaque fois que cela sera possible, sinon nécessaire, car mieux vaut prévoir solide. Bien évidemment, les figurines en plastique injecté (Historex, Airfix Multipose, Dragon, etc.) s'assemblent avec de la colle destinée à ce matériau et proposée par la plupart des fabricants sous différentes formes (plus ou moins liquide, en tube ou en flacon).

Les pinceaux
Diverses marques se partagent le marché, parmi lesquelles les Françaises Raphaël, Isabey ou l'Anglaise Winsor & Newton. Chacun devra faire ses expériences et acheter judicieusement, en effet, différents travaux sont pratiqués en figurine, qui ne requièrent pas un matériel d'égale qualité. Les souscouches, les décors et vernis, ne feront pas appel aux pinceaux de grande qualité, ce serait dommage, voire inadapté. Pour les sous-couches, de bons pinceaux de qualité dite « scolaire » font J'affaire; j'utilise, pour ma part, des Raphaël série 835 dans des numéros allant du 2 au 14. Le petit gris (poil d'écureuil) qui les compose est parfait pour ces usages.

Quelques types de pinceaux employés en figurine. De gauche à droite, à sortie courte (dits "repique") à sortie longue (standards), brosses plates de largeurs différentes. On ne le répétera jamais assez, seule la meilleure qualité doit être achetée, les pinceaux devant être changés fréquemment, les diverses matières dans lesquelles sont réalisées les figurines (et notamment le plomb) les usant très rapidement.

Usés, ils conviennent pour les brossages à sec, quoique j'affectionne les Himaco plats pour cette fonction. Le fin du fin, lors de la peinture définitive est certainement offert par Winsor et Newton, avec ses séries 11 et surtout 7, dans des formats allant du 000 au 1 Les poils sont alors en martre Kolinski (un peti animal proche du vison, d'où le prix élevé du pelage de la bête), un « must » irremplaçable. Ce poil à toutes les qualités de souplesse, de flexibilité et de nervosité requises. On traitera ces pinceaux avec respect, les savonnant fréquemment, en refaisant la pointe (à la bouche!) après chaque séance. Signalons ici qu'il n'existe malheureusement aucune norme en matière de dimension de pinceau et que chaque fabricant possède sa numé- rotation personnelle. Si un no 0 est bien évidemment toujours plus fin qu'un no 2, le diamètre pourra varier sensiblement, selon la provenance, pour un même chiffre donné. En fait, plus que la finesse du pinceau, c'est surtout la qualité de sa pointe qui est essentielle (le montage se fait exclusivement à la main, aucune machine ne pouvant permettre d'obtenir une extrémité parfaitement effilée), et les célèbres pinceaux "trois poils", favoris des néophytes, sont à l'usage moins efficaces que des modèles d'apparence plus gros mais dont la pointe très effilée, ajoutée à une bonne réserve de couleur, permet de tracer sans difficulté des traits d'une grande finesse. Outre les pinceau « classiques " c'est à dire à poils longs (le terme exact est sortie longue) il existe également des modèles à poils courts, ou "repique". Ceux-ci peuvent être très utiles dans certaines phases de la mise en couleur grâce à leur "toucher" direct et leur finesse de pointe, permettant de travailler par touches fines et délicates.

Les pinceaux disposés par ordre d' usure : au centre les neufs, à gauche, les émoussés, à droite les usés, qui restent utiles pour les fondus. Les peintres à l'acrylique utilisent deux à trois pinceaux au maximum.

Terminons ce chapitre en disant un mot des brosses plates (que l'on choisira en poil de martre uniquement) et qui, lorsqu'elles sont choisies suffisamment fines, permettent de fondre les couleur entre elles ou de lisser une peinture afin d'éliminer les éventuelles surépaisseurs.

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